L'approche sensible : entre amalgames et nécessité
L'approche sensible : entre amalgames et nécessité
©Nastco via Canva.com
Laetitia Fernandez - septembre 2024
L’approche sensible a connu un véritable essor ces dernières années. Plébiscitée par certain·es et fortement critiquée par d’autres, cela nous a donné envie de faire le point : qu’est-ce que l’approche sensible en Éducation relative à l’Environnement (ErE) ? Quelles sont les principales critiques qui lui sont adressées ? Et quelles pistes de réflexion et d’attention celles-ci soulèvent-elles ?
Ecologie sensible, écologie profonde, écologie intégrale, écologie holistique, écopsychologie, écospiritualité, ethnopédagogie, écoformation… Une multiplication de courants – anciens ou plus récents – nous invitent à repenser la crise socio-environnementale actuelle comme une crise de la sensibilité, à nous reconnecter à la nature” et à développer notre “sentiment d’appartenance au vivant”. Il y a de quoi être un peu confus·e au point de se demander : et l'éducation à l’environnement dans tout ça ? Elle s’en est partiellement inspirée, ou y a parfois contribué. En effet, cela fait déjà plus de 30 ans que l’approche sensible est pratiquée par les professionnel·les de l’ErE, insistant sur le contact direct avec la nature (éducation par la nature) et la stimulation des émotions, des affects, des perceptions et des sensations, pour favoriser une prise de conscience de notre connexion au vivant. Alors, avant d’envisager comment ces courants influencent nos pratiques en Éducation relative à l’Environnement (ErE), il nous a semblé intéressant de revenir à la base : qu’est-ce que l’approche sensible en ErE ?
L'approche sensible en ErE
L’intention première de l’approche sensible est la prise de conscience de notre “connexion à la nature” 3. C’est une approche qui insiste sur le contact direct avec la nature (éducation par l’environnement) et l’expérience en nature. Car c’est par la prise de conscience de nos sensations et de nos émotions au contact de la nature que l’affect, l’attachement et le sentiment d’appartenance à la communauté du vivant se développe. C’est une approche sensorielle, expérientielle, émotive et holistique qui ne peut s’envisager sans contact direct avec la nature.
Cette sensibilisation se fait par étapes4. La première étape est de permettre un contact direct avec la nature qui laisse place à la découverte et l’expérimentation. La multiplication des expériences en nature va permettre aux personnes de “la rendre familière, au sens premier du terme : qui fait partie de sa famille”. L’animateur ou l’animatrice nature va accompagner cette expérience en nature en développant les capacités de présence, d’attention et de perception. L’approche sensorielle va permettre le développement de la perception à travers les 5 sens. L’attention est portée vers l’extérieur, vers ce qui se passe autour de soi.
Dans un second temps, l’animateur·ice va accompagner la prise de conscience des effets de la nature sur soi. Il s’agit de porter son attention sur l’intériorité, les ressentis et les émotions que la nature nous procure. Le corps tout entier est mis en action et devient ainsi le réceptacle des ressentis et émotions. “On perçoit le monde extérieur à l’intérieur de notre propre corps 6”. L’approche sensible permet une prise de conscience de ses sentiments à l’égard de l’environnement et développe un lien affectif avec l’environnement7. “Sensibiliser, c’est faire sortir de l’indifférence8.”
Enfin, il s’agit d’accompagner la conscientisation de l’expérience par l’expression de ces ressentis et émotions. “Si tu ne mets pas de mots sur ton vécu, l’expérience te glisse dessus ; tu n’en retiens pas les bénéfices. 9” Il s’agit ici de mettre des mots sur les changements ressentis dans notre corps, de rendre conscients les affects et les effets de la nature sur soi. Ressentir le lien d’interdépendance, c’est être capable d’exprimer comment la nature me touche et me transforme. “Franchir cette étape revient à rendre explicite sa relation de lien à la nature”10.
Certain·es auteur·es ajoutent aussi un versant plus artistique visant la transformation de nos imaginaires11.
Critiques et pistes de réflexions
Mais alors, quelles sont les principales critiques qui sont adressées à l’approche sensible, surtout lorsqu’elle est associée aux autres courants précités ? Nous avons choisi deux stéréotypes fréquemment entendus et qui permettent de soulever quelques pistes de réflexion : l’approche sensible considérée comme une pratique spirituelle, ou envisagée comme un outil de développement personnel.
A. « L’approche sensible comme pratique spirituelle »
Cercles de paroles, huttes de sudation, méditation sur les chakras, appel au tambour, etc. Voilà autant de pratiques parfois utilisées en ErE, qui font grincer des dents, tant auprès de certain·es professionel·les du secteur qu’à l’extérieur de celui-ci. Un malaise qu’exprimait déjà Christophe Dubois dans l’article “Un stage pour s’ouvrir à autre chose 12” Mais pourquoi la spiritualité s’invite dans nos pratiques ? Et pourquoi crée-t-elle tant de malaise ?
Tout d’abord, le spirituel est encore souvent associé au religieux, ce qui crée de l’inconfort ou de la suspicion13. D’autre part, la spiritualité touche à cette part plus intime, sensible, profonde de notre être. Elle est tellement reliée au fondement de notre être, au sens que l’on donne à notre existence et à nos expériences de vie, qu’il est fréquent de ne pas avoir envie de la dévoiler en groupe. “Si une telle expérience (spirituelle) est universelle, elle est à la fois singulière, vécue individuellement, faisant appel à la subjectivité du sujet.”
Pourquoi les approches du sensible nous amènent-elles petit à petit à nous interroger sur notre spiritualité ?
Comme nous le rappelait Charlotte Luyckx lors des Rencontres de l’ErE 202215, plus on “creuse” à la recherche de solutions, plus on va dans les profondeurs de ce qui nous constitue en tant qu’individu et société. Réalisant que les réponses scientifiques, comportementalistes, politiques ou sociétales ne suffiront pas, on en vient à remettre en question le fondement de notre rapport au vivant, notre façon d’être au monde (ontologie). Quand on réalise que c’est l’humain lui-même qui détruit son lieu de vie (anthropocène), on en arrive très vite à la conclusion que c’est justement ce rapport au vivant qu’il s’agit de restaurer pour remettre de l’équilibre dans nos interdépendances. À cela s’ajoute le constat consternant que nous sommes la seule culture au monde à nous sentir hors de la Nature16 (merci Descartes), avec comme conséquence une perte du sentiment d’une interrelation profonde entre les humains et la nature, une perte de nos capacités perceptives et attentionnelles et, surtout, une perte de la conscience de notre lien avec la nature17.
Alors, la tentation est grande d’aller voir comment les autres cultures entretiennent ce lien au vivant. Et, on vous le donne en mille, comme les peuples racines18 le montrent, c’est justement par des pratiques simples, sensorielles, sensibles, au coeur de l’expérience, que la reconnexion à la nature s’opère. Ces pratiques inspirées des peuples racines sont d’ailleurs souvent déroutantes par leur simplicité19 et leur similarité avec l’approche sensible.
Alors, oui, les pratiques de l’approche sensible peuvent favoriser une véritable reconnexion à la toile du vivant, un sentiment d’interdépendance. Mais, d’une part, vivre ce type de pratiques – et bien le vivre, ce qui n’est pas toujours le cas – ne transforme pas nécessairement notre rapport au monde (on ne se défait pas d’une ontologie si facilement) ; et d’autre part, il n’est pas obligatoire de sortir tambours, bâtons de parole et autres outils spirituels empruntés à d’autres cultures (attention à l’appropriation culturelle, d’ailleurs). Au contraire, l’utilisation de ces objets trop apparentés au « religieux » ou aux « peuples racines » peut être mal perçue et créer de la confusion. L’intention, ici, est de s’inspirer pour nous réinventer, pour nous questionner, et non pas pour imiter.
Photo : Anya Juarez Tenorio
Un autre élément intéressant est le fait que la quête de sens est universelle. À partir du moment où on explique aux jeunes ou aux adultes l’interdépendance du vivant et la responsabilité de l’humain dans les changements climatiques et environnementaux actuels, les questions sur le sens de la vie (et de la mort) émergent fréquemment et bousculent les individus. Évidemment, contrairement aux religions, nous ne sommes pas là pour dire « en quoi croire » mais bien pour accompagner ces questionnements émergents. C’est aussi comme cela que se construit la spiritualité de chacun·e, à travers ses propres questionnements, ses propres expériences de vie et l’identification de ses propres croyances sans cesse remises en question. Certes, nous touchons à quelque chose d’intime, de sensible, de malaisant et d’unique pour chacun·e, mais oser ces questions permet d’interroger nos relations au vivant, voire d’en nouer de nouvelles.
Dès lors, au lieu d’en avoir peur, osons les questions existentielles, y compris quand elles touchent à nos ontologies (façon de voir et d’être au monde), tout en ayant l'humilité d’accepter que nous n’avons pas les réponses (et il serait très dangereux de penser les avoir !). «Une telle éducation demande de nouvelles compétences de la part des enseignants [et animateur·ices] les invitant à une démarche réflexive questionnant leurs propres valeurs, croyances et rapport au monde (...) Il s’agira pour eux d’accompagner ce cheminement spirituel et non de l’enseigner tout en cheminant eux-mêmes par la même occasion.20»
Enfin, il est possible d’avoir une très forte connexion (spirituelle) au vivant et pourtant ne pas connaître la situation politique actuelle ou ne pas faire de liens avec les changements sociétaux à réaliser. À nouveau, cela nous invite à voir l’ErE comme un parcours, un chemin où toutes les approches ont leur place et sont complémentaires. L’approche sensible doit accompagner la connaissance, la remise en question et la mise en action. Elle est le terreau fertile qui vient soutenir la quête de sens, la remise en question, l’engagement, les actions individuelles et collectives.
B. « L’approche sensible comme outil de développement personnel face à l’écoanxiété ? »
Nous assistons pour le moment à une récupération des pratiques de l’approche sensible par le milieu du coaching et du développement personnel pour le soin et le bien-être qu’elles procurent. C’est une préoccupation que nous partageons avec le Réseau d’écologie sensible belge21 qui a déjà pu analyser la question.
En effet, au sein de ce réseau, nous avons rencontré plusieurs praticien·nes qui utilisent l’approche sensible pour prendre soin de la relation à soi, aux autres, à la nature et au plus grand que soi. Ils et elles disent se positionner entre trois dimensions : le politique, l’éducation et le soin. Cette dernière dimension (le “care” en anglais) est entendue comme “prendre soin dans une acceptation élargie, comme souci de prendre soin du monde”22. Les pratiques telles que celles du “travail qui relie (TQR)” (qui utilisent entre-autres l’approche sensible et la prise en compte des émotions face à l’état du monde) ont été créées pour prendre soin du public militant et éco-conscient dans l’objectif de leur donner les ressources nécessaires pour les remettre en action – la dernière étape s’appelant d’ailleurs “aller de l’avant”. Pour elles et eux, “l’accueil et la valorisation des émotions liées aux désastres écologiques et sociaux permettent de désindividualiser et dé-pathologiser ces dernières en les recadrant comme des réponses saines aux signaux d’alerte produits par les catastrophes en cours”24.
Sauf que, comme le dit si bien Laura Silva Catañeda25 en parlant du “travail qui relie” (TQR), « si l’activisme a constitué le terreau de cette approche [NDLR: Joanna Macy ayant développé cette approche dans le cadre d’un projet sur les déchets nucléaires aux Etats-Unis], son point d’accroche en Europe francophone est différent. Elle s’est davantage déployée dans les milieux de la transition et dans les domaines du soin (dont celui du développement personnel), ces portes d’entrée impliquant que les participant·es ne soient plus en majorité des personnes politisées au travers de diverses luttes26. (…) Le risque d’une prise de distance avec l’ancrage militant du TQR n’est pas à sous-estimer, même s’il ne s’agit pas pour l’instant de la tendance dominante, l’outil est déjà réapproprié dans le milieu du coaching et du développement personnel »27. La récupération et la marchandisation des pratiques du sensible par le capitalisme, pour le bien-être qu’elles procurent mais sans visée politique, est un point d'attention à garder pour ne pas voir ces pratiques complètement dénaturées tant dans le champ de l’écologie sensible que de l'ErE. La politisation de l’écologie sensible est d’ailleurs aujourd’hui un enjeu majeur travaillé au sein de ce réseau, voulant éviter les dérives qui pourraient s’opérer.
Photo : Thomas Benedetti
C’est ce que dit aussi l’article “Ecoanxiété : On veut soigner des individus, mais c’est le système qui est malade”28 : il cite l’exemple de bobos qui participent à prix d’or à des stages dans des éco-lieux pour guérir leur écoanxiété à travers des pratiques de reconnexion au vivant. Certes, il y a beaucoup d’amalgames dans ces propos, mais il est toutefois intéressant de s’y attarder, tant ce stéréotype reprend plusieurs enjeux qui nous concernent.
Tout d’abord, l’aspect pathologisant d’une approche qui serait centrée sur le développement personnel. En effet, c’est souvent parce que ces personnes souffrent (de burn out, dépression, (éco-)anxiété, manque de nature…) qu’elles sont attirées par ce type d’activités. Dans ce cadre, certaines pratiques de l’approche sensible sont donc utilisées (voire commercialisées) pour le bien-être et la guérison individuelle qu’elles procurent sans nécessairement faire de lien avec l’état du monde et les changements individuels ou sociétaux à opérer.
Dès lors, traiter l’écoanxiété29 par la lorgnette du développement personnel revient à pathologiser cette dernière et à rechercher des solutions individuelles à un problème sociétal. “On traite l’écoanxiété comme une névrose personnelle alors que c’est le système qui est malade30”. Pourtant, “de nombreuses études ont mis en évidence le fait que c’est moins dans le changement climatique lui-même ou ses conséquences que l’écoanxiété trouvait ses racines, mais bien plus dans les causes du changement climatique (une incapacité à modifier les trajectoires d’émissions) ou dans le sentiment de trahison de la part des élites”31. L’origine de l’écoanxiété est collective et politique et c’est donc par l’action collective et citoyenne qu’on devrait y répondre32.
Quand sensible doit rimer avec accessible
Une autre question qui se pose, c’est l’accessibilité de ces pratiques. Car même si les études prouvent que l’écoanxiété est loin de ne toucher que les publics privilégiés33, c’est quand même ce public qui est le plus attiré par ce type de pratiques (et ce malgré les tentatives de s’ouvrir à d’autres publics). Serait-ce à cause du prix demandé, du fait de se sentir légitime ou pas à prendre soin de soi, du temps disponible à y consacrer, du langage utilisé ou des méthodes du sensible utilisées ?
Lors de ces stages de développement personnel ou de transition intérieure, il est commun d'utiliser des pratiques telles que la méditation, les cercles de parole, les bains de forêt, etc. Ces pratiques présupposent des aptitudes et compétences telles que la présence, l’attention, la perception, l'expression des ressentis... qui, comme nous l’avons décrit plus haut, se développent en vivant des expériences en nature et en prenant conscience de la réciprocité dans le lien à la nature. Or, il est un fait établi qu’il existe “des différences géographiques et sociales en termes d’exposition à la nature et à une Éducation relative à l’environnement, d’une part, mais aussi dès lors en termes de capacité – socialement et culturellement construite – à vivre les expériences de nature comme positives”34. D’où cette question que se posent certain·es de praticien·nes du sensible : y aurait-il une forme d’injustice sociale qui s’installe entre celles et ceux qui ont accès (financièrement et culturellement) aux pratiques du sensible pour se soigner et les autres ?
Ces questions se posent aussi à toutes celles et ceux qui utilisent l’approche sensible, non pas à des fins de développement personnel, mais à des fins éducatives. Comment le secteur de l’ErE pourrait-il s’en emparer sans nourrir (malgré lui) cette fracture sociale ? Et bien justement, en continuant à proposer des activités accessibles à toutes et tous, tant par leur prix que par leur forme : des stages ou des animations en partenariat avec des travailleurs sociaux, des “classes vertes” pour les écoles, de l’Intervention Psychosociale par la Nature et l’Aventure (IPNA35) pour des jeunes en situation de fragilité... En n’oubliant jamais que, pour ces enfants et ces adultes, ces expériences en nature seront le fondement de leur connexion à la nature et que, pour certain·es, ce sera “la première fois”. Continuons à accompagner les peurs, les appréhensions, les perceptions, les questionnements et les émotions, en toute humilité.
Le rôle de l’animateur·ice sera d’accompagner le groupe jusqu'à la conscientisation de son lien à la nature, en s’adaptant au vécu de chacun·e. Avec un groupe qui a peu l’habitude d’aller en nature, on se focalisera sur le développement de l’attention et de la perception (première étape), tout en étant conscient·e que si le sentiment de familiarité est faible, il se peut que ces premiers contacts en nature soient générateurs de peurs plus que d’émerveillements. D’où l’importance de procéder pas à pas et de bien s’adapter à son public, en restant attentif à notre posture et à notre langage36.
Enfin, il convient d'insister sur l’intention éducative de l’approche sensible lorsqu’elle est utilisée en ErE et donc sur sa nécessaire articulation avec les autres approches. Dans le champ de l’ErE, nous n’utilisons pas l’approche sensible uniquement pour le soin ou le bien-être qu’elle procure. L’expérience en nature et l’émotion qu’elle suscite est la porte d’entrée pour donner envie d’apprendre, questionner, critiquer, se positionner et pour donner la possibilité de poser des choix éclairés, d’agir. Dans l’approche “tête-main-coeur” si chère à notre secteur, il s’agit de l’étape “coeur”, celle qui émeut, qui donne sens et envie d’aller vers la “tête” (les apprentissages, l’esprit critique) et les “mains” (les choix éclairés et la mise en action). Et parfois, quand on est trop longtemps restés dans la “tête” ou les “mains”, il est utile de venir se ressourcer dans le “coeur” pour nous rappeler pourquoi nous faisons cela et y mettre du sens. Ainsi, le sentiment d’appartenance au vivant n’est pas une fin en soi pour notre secteur. C’est le socle essentiel qui nous permet de reprendre notre part de responsabilité et d'insuffler les changements sociétaux qui s’imposent.
Conclusion
Les stéréotypes associés à l’approche sensible sont de belles opportunités de venir questionner nos pratiques et repérer les écueils dans lesquels nous pourrions tomber. Cette démarche nous permet de clarifier les intentions de l’approche sensible et sa place dans le parcours d’Éducation relative à l’Environnement.
L’approche sensible reste une approche essentielle du parcours d’ErE37. Et même si certaines pratiques peuvent être similaires à celles utilisées dans d’autres courants (créant confusion et amalgames), il reste primordial d’accorder une part importante au sensible dans nos animations.
Cela vient aussi nous rappeler l’importance d’alterner nos approches (tête – mains – cœur), l’expérience sensible étant au service de l’envie d’apprendre, de la quête de sens, de la remise en question, de la reconnexion à soi et à la nature, et de la création d’actions collectives et individuelles. Cela nous permet également d’insister sur l’intention éducative de nos activités (le grand éveil spirituel ou la guérison des âmes, ce n’est pas notre travail) et enfin, de toujours nous adapter à nos publics pour ne pas creuser davantage les inégalités en termes d’accessibilité à la nature.
1 Morizot, Baptiste, Manières d’être vivant : Enquêtes sur la vie à travers nous, éd. Actes Sud, 2020
2 p.3, L’approche sensible en éducation à la nature, Cahier technique de la Gazette des terriers n°151, éd. Fédération des CPN (Connaître et protéger la Nature), 2022
3 Ibid. p.6
4 Ibid. pp.10-11, où ces étapes sont très bien décrites, avec par la suite des exemples concrets de pratiques.
5 Ibid. p.6
6 p.9, Dany Bois, inventeur de la pédagogie perceptive in Ibid.
7 p.32, Repères de base en écopédagogie : recettes et non-recettes, éd. Institut d’Eco-pédagogie asbl, 2019
8 Ibid. p.35
9 p.47, Marie-Hélène, pédagogue de la perception in L’approche sensible en éducation à la nature, Cahier technique de la Gazette des terriers n°151, éd. Fédération des CPN (Connaître et protéger la Nature), 2022
10 Ibid. p.48
11 Cottereau, Dominique, 9ème Rencontres Rhône-Alpes de l’EEDD, GRAINE Rhône-Alpes, Retranscription de la conférence, 10-12 décembre 2014
12 Dubois, Christophe, Article “Un stage pour s’ouvrir à autre chose”, in : Symbioses 91 : “Nature et cultures plurielles / changeons de lunettes”, p.10, éd. Réseau IDée, 2011
13 §17, Boelen, Virginie, La prise en compte du cheminement spirituel du jeune selon la perspective de l’éducation relative à l’environnement: la problématique québécoise, Cahiers du CERFEE, 2020
14 p.7, Boelen, Virginie, L’Anthropocène et la crise environnementale : du nécessaire changement de paradigme à son opérationnalisation, vers une nouvelle approche d’éducation relative à l’environnement, 2021
15 Luyckx Charlotte, Conférence “Au coeur des pétales, l’écologie intégrale”, Rencontres de l’ErE 2022
16 Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, éd. Gallimard, 2005
17 p.5, L’approche sensible en éducation à la nature, Cahier technique de la Gazette des terriers n°151, éd. Fédération des CPN (Connaître et protéger la Nature), 2022
18 Ce terme s’est imposé depuis une trentaine d’années pour désigner les peuples autochtones restés en lien très étroit avec la nature à travers leur héritage culturel.
19 Le livre de Frederika Van Ingen, 101 façons de se reconnecter à la nature - ce que nous apprennent les peuples racines et que confirme la science, éd. Les Arènes, 2021, en est un bon exemple. Vous y trouverez des pratiques très simples (du type “marcher pieds nus sur la terre”), inspirées de plusieurs peuples premiers, avec les explications de leurs origines.
20 §56, Boelen Virginie, La prise en compte du cheminement spirituel du jeune selon la perspective de l’éducation relative à l’environnement: la problématique québécoise, Cahiers du CERFEE, 2020
21 https://www.reseauecologiesensible.org/?PresentationReseau
22 p.3, Bert Catherine, Dubez Simon, Huvelle Damien, l’Intervention Psychosociale par la Nature et l’Aventure : levier d’une transition écologique et sociale ? Rapport de recherche TransDISC, Décembre 2023
23 Cette méthode a été décrite dans le livre de Joanna Macy et Molly Young Brown Ecopsychologie pratique et rituels pour la terre, Ed. Souffle d’or, 2019
24 §13, Silva Castaneda Laura, Pour une écologie sensible : renouer avec la terre sans se déconnecter du monde, dans La pensée écologique 2023/1 (N°10)
25 Docteure en études du développement (UCLouvain, 2012) et facilitatrice en TQR. Son étude Pour une écologie sensible : renouer avec la terre sans se déconnecter du monde, explore finement la nécessaire articulation entre le sensible et le politique.
26 §44, Silva Castaneda Laura, Pour une écologie sensible : renouer avec la terre sans se déconnecter du monde, dans la pensée écologique 2023/1 (N°10)
27 Ibid. p.47
28 d’Allens, Gaspard, Ecoanxiété : “On veut soigner des individus, mais c’est le système qui est malade, in: Reporterre, 2022
29 Le terme écoanxiété a été défini en 2017 par l'American Psychology Association comme « la peur chronique d’un désastre environnemental en cours ou futur.”
30 d’Allens Gaspard, Ecoanxiété : “On veut soigner des individus, mais c’est le système qui est malade, Reporterre, 2022
31 Jean Kévin, Le meilleur remède contre l’éco-anxiété, article paru sur le site Bonpote, 22 février 2024
32 Ibid.
33 Ibid.
34 p.6, Cottereau, Dominique et K. Tondeur, Accompagner la construction de l’être au monde dans sa relation à l’environnement : Quelles approches pédagogiques du sensible pour favoriser les comportements écocitoyens ?, Analyse, éd. Institut d’Eco-pédagogie (Ecotopie), juin 2019
35 Conçue au Canada, l’IPNA est une pratique immersive par la nature et l’aventure avec une approche psychosociale conçue pour un public défavorisé. En Belgique, elle est principalement pratiquée par l’ASBL d’Une Cime à L’Autre.
36 Pirotton Gérard, Choisir nos mots pour mieux nous faire comprendre, Analyse du Réseau IDée, Juin 2024
37 https://www.reseau-idee.be/sites/default/files/media/espace-membres/index_pdf/spirale-de-lere.pdf
Sources
- Bert Catherine, Dubetz Simon, Huvelle Damien, L’Intervention Psychosociale par la Nature et l’Aventure : levier d’une transition écologique et sociale ?, Rapport de recherche TransDISC, Décembre 2023
- Boelen Virginie, La prise en compte du cheminement spirituel du jeune selon la perspective de l’éducation relative à l’environnement: la problématique québécoise, Cahiers du CERFEE, 2020
- Boelen Virginie, L’Anthropocène et la crise environnementale : du nécessaire changement de paradigme à son opérationnalisation, vers une nouvelle approche d’éducation relative à l’environnement, 2021
- Cottereau Dominique, 9ème Rencontres Rhône-Alpes de l’EEDD, GRAINE Rhône-Alpes, Retranscription de la conférence, 10-12 décembre 2014
- D. Cottereau et K. Tondeur “Accompagner la construction de l’être au monde dans sa relation à l’environnement : Quelles approches pédagogiques du sensible pour favoriser les comportements écocitoyens ?”, Analyse, éd.Institut d’Eco-pédagogie (Ecotopie), juin 2019.
- d’Allens Gaspard, Ecoanxiété : “On veut soigner des individus, mais c’est le système qui est malade”, Reporterre, 2022
- Dubois Christophe, Article “Un stage pour s’ouvrir à autre chose”, in: Symbioses N°91 “Nature et cultures plurielles / changeons de lunettes”, éd. Réseau IDée, 2011
- Jean Kévin, “Le meilleur remède contre l’éco-anxiété”, Bonpote, 22 février 2024
- Luyckx Charlotte, Conférence “Au coeur des pétales, l’écologie intégrale”, Rencontres de l’ErE 2022
- Macy Joanna et Young Brown Molly, Ecopsychologie pratique et rituels pour la terre, éd. Souffle d’or, 2019
- Pirotton Gérard, Choisir nos mots pour mieux nous faire comprendre, Analyse du Réseau-IDée, juin 2024
- Promotion santé Auvergne-Rhône-Alpes, Les compétences psychosociales : un levier pour éduquer à la santé-environnement, agir-ese.org
- Silva Castaneda Laura, Pour une écologie sensible : renouer avec la terre sans se déconnecter du monde, in: La pensée écologique 2023/1 (N°10)
- Van Ingen Frederika, 101 façons de se reconnecter à la nature - ce que nous apprennent les peuples racines et que confirme la science, éd. Les Arènes, 2021
- L’approche sensible en éducation à la nature, Cahier technique de la Gazette des terriers n°151, éd. Fédération des CPN (Connaître et protéger la Nature), 2022
- Repères de base en écopédagogie : recettes et non-recettes, éd. Institut d’Eco-pédagogie, 2019
Pour aller plus loin
- Planche Edith, Eduquer à l’environnement par l’approche sensible : Art, ethnologie et écologie, éd. Chronique sociale, 2018.
- L’universalité des émotions en question, analyse, éd. Institut d’Ecopédagogie / Ecotopie, 2018
- De Bouver, E., et Luyckx, Ch., Ecosystème de la transition : la diversité des engagements pour répondre à l’urgence écologique, Analyse, éd. institut d’Eco-pédagogie, 2019